Bruno Giuliani


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"Ce qu'il y a de merveilleux avec la Joie de l'éveil, ce qu'il y a de proprement miraculeux dans l'irruption de la conscience d'être au sein de l'éternel présent, c'est que cette Joie s'accompagne de toutes les autres joies de la vie en intensifiant chacune d'elle au même degré de béatitude qu'elle. Il n'y a alors plus de désir de vivre autre chose que ce qui est, c'est bien la fin de la soif dont parle Bouddha, une absence de recherche qui produit en permanence un sentiment de paix infinie, une liberté parfaite et une détente délicieuse qui ne dépend de rien et ouvre à tout. Le bonheur suprême est donc là sans effort, partout, toujours, pure joie de vivre à laquelle rien ne manque... Et je peux ronronner comme un chat étendu dans le soleil... 

Et en même temps la vie continue avec sa dynamique érotique spontanée. Des désirs naissent librement à leur rythme comme autant d'illuminations du réel et le bonheur de fond de la béatitude vient s'enrichir de multiples bonheurs de surface qui accueillent gaiement toutes les joies et les plaisirs de la vie. Le désir-joie de manger une pomme, de contempler les enfants qui jouent, d'aller marcher dans le soleil, de recevoir ou donner une caresse, d'écrire un poème, de prendre des nouvelles de la famille, de chanter une ode à la vie, de soulager une âme, de parler avec un ami, de lire un sage, de faire l'amour, de danser sous la pluie et suprême volupté, faire la vaisselle en écoutant de la musique... 

A l'opposé de tout ascétisme, l'extase d'être conscience se trouve alors immédiatement parfumée par toutes les sensations, les couleurs, les odeurs, les saveurs, les sons et les formes du monde avec une perpétuelle fraîcheur et une imprévisible nouveauté. La joie d'être conscience devient extase d'être le monde, et sa béatitude initiale ne fait plus qu'un avec l'amour. C'est ce que j'appelle l'enchantement. Plus encore que le bonheur d'être au paradis, la béatitude d'être le paradis." 

 

La joie

 

 

« Souvenez-vous que les joies et les peines de ce monde sont les ombres mobiles que vous-mêmes projetez.

Jouer avec l'énergie divine apporte joie et paix de façon inaltérable. Je suis avec chacun de vous, où qu'il soit. »

 

Ma anandamayi.

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici un témoignage de David Cuissi qu'il a intitulé: La joie pleure.

 

 

"Je suis devenu le mystère, conscience au cœur du pur diamant de mon esprit, présence telle que l’on ne peut ni la perdre, ni s’en absenter, ni douter, ni s’illusionner ”. Dans ce bing bang de mon esprit, je me suis senti aimé infiniment, depuis toujours, témoin innocent du dévoilement du secret de l’éveil. Tout était dénoué, réconcilié, apaisé, simplifié, immaculé. Je suis la continuité consciente des expériences naturelles de la veille, du rêve et du sommeil profond."

 

"Je suis conscience pure, pure présence sans pensée, je suis infiniment cela, omniprésent éternel et, en même temps, je ne suis pas cela … sublime présence qui ne laisse pas de trace ; elle se renouvelle totalement, incluant le passé, le présent, le futur, dans la totalité de sa gloire, maintenant. Maintenant renouvelé et renaissant, maintenant effacé et présent, maintenant, maintenant, maintenant … »

 

La splendeur et la beauté de cet instant englobent ma présence d’une aurore diaphane, des milliers de lever et de coucher de soleil ne seraient que pâle parure devant la splendeur et la magnificence de cet embrasement. Au centre de mon être coule discrètement le mouvement du retour des océans vers la source…, les nectars et les parfums s’exhalent et se fleurent du printemps de l’Eden juste ensemencé par le geste créateur… Je me sens béni et baptisé par l’esprit du silence qui parle de l’origine de toutes les langues humaines… ; je suis le temple et la lumineuse clarté qui ensoleillent l’univers et les galaxies... ; je suis l’architecture et la chorégraphie ; je vois le geste sublime du sculpteur qui modèle, cisèle et incruste de pierres précieuses chaque particule de sa création… je rends grâce…. et ma joie pleure...

 

A ce moment, j’éprouve une douce et glorieuse gratitude envers la tradition de tous les maîtres qui ont initié ce chemin de la plus haute vigilance.

 

L’évidence de l’éveil, que j’avais tant espéré, prenait enfin racine dans mon esprit émerveillé baignant dans la grâce d’être baptisé par les mains divines.

La conséquence immédiate a été de me laver de toutes mes illusions et croyances pour accéder à la valeur la plus intime de notre humanité.

Je me suis expérimenté comme l’Hologramme du mystère, unifiant le microcosme au macrocosme, les oppositions, la diversité, l’indifférencié, l’intérieur et l’extérieur. Je suis ici et maintenant, tout cela simultanément, conscience individuelle, universelle et indifférenciée.

Toute la valeur de “je sais, je ne sais pas”, que j’ai expérimenté au début de ma quête spirituelle prend alors tout son sens.

Vivre “je ne sais pas” étant le mystère, ne rend pas ignorant ni niais, mais donne l’omniscience intérieure et déconditionne radicalement la personnalité connue, la personnalité duelle, identifiée à un rôle personnel.

Assister à ce sublime jaillissement de la source de notre origine offre aussi la vision du « tout ici - tout en soi », auto connaissance sublime, intelligible, ludique et innocente des lois de la nature et des lois de l’âme humaine. Cela apporte une joie ineffaçable et un sentiment de paix cosmique qui révèlent la nature divine de toute chose.

 

Au cœur de mon individualité, le mécanisme du « magicien-ego » est vu, l’illusion a perdu son pouvoir de fascination, elle ne surimpose plus un objet mental dans mon esprit immaculé.

 

La métamorphose initiée, l’esprit devient immédiatement le témoin et le serviteur du Mystère Vivant, s’écrivant maintenant de toute éternité.

Ici s’actualise et se découvre l’élève. Le mystère de la pédagogie de la joie devient progressivement visible. Son mode d’emploi se révèle et s’actualise chemin faisant. Pour illustrer mon propos, souvenez-vous d’un film de Spielberg où Indiana Jones doit traverser un précipice pour trouver l’arche d’Alliance. Il doit enjamber le vide et faire confiance à son intuition. Au moment où il pose le pied dans le vide, le pont apparaît sous ses pas. C’est de cette façon que je réapprends à fonctionner dans un nouveau rapport au réel et à témoigner que vous êtes tous libres, en paix, et que vous êtes tous aimés infiniment.

 

Vivre la joie d’être le paradoxe “je suis cela, je sais et je ne sais pas » en même temps, est une prise de risque ludique qui donne tout le parfum et la saveur à l’esprit de la découverte, montrant tout le potentiel de créativité et d’intelligence dont l’être humain est capable. La création a une confiance inébranlable envers sa créature.

Oui, l’éveil fait table rase de toute identification à un ego spirituel en manque d’admiration. L’éveil offre tout, mais ne donne aucun pouvoir extérieur. Il donne la pédagogie du mouvement du retour à toutes choses, passage amoureux si intime et si infime qu’aucune extériorité ne peut s’y faufiler. Finie la frénésie de la recherche et du chercheur perdu, le monde présent glorieux et sacré devient le terrain de jeu de l’explorateur ravi.

 

Toutes les innombrables expériences d’unité vécues pendant la journée ainsi qu’au cœur des rêves lucides trouvent enfin un sens et la continuité pédagogique, comme un fil qui relie les perles d’un collier. Ce fil si fin et discret est le support des différents états de conscience. Ce fil est constamment présent dans tous les phénomènes du monde des apparences. Il est la conscience naturelle donnée à chacun même si le sujet l’ignore. Ce fil porte le principe de l’apparition, du maintien et de la disparition du monde phénoménal. Tout cela, en même temps, simultanément, dans chaque être ou chose.